En suspendant l'approvisionnement en électricité, le Nigeria ne nuit-il pas davantage à la population qu'aux auteurs du coup d'État ?
Depuis la prise du pouvoir le 16 juillet 2023 par les putschistes nigériens, ces derniers ont suscité l'indignation de plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest, notamment le Nigeria dirigé par le président Bola Tinubu.
Le pays, qui compte parmi ses citoyens le lauréat du prix Nobel Wole Soyinka, a pris la tête d'une coalition de nations d'Afrique de l'Ouest déterminées à rétablir l'ordre constitutionnel à Niamey.
Dans cette optique, le Nigeria a choisi de suspendre l'approvisionnement en électricité en provenance du Niger, qui dépend à hauteur de 70 % de cette fourniture. Le Niger achète cette électricité à la société nigériane Mainstream, produite par le barrage de Kainji dans l'ouest du Nigeria.
Cependant, il est légitime de se demander pourquoi priver une population qu'on prétend libérer des griffes des oppresseurs de l'accès à l'électricité. Ne serait-il pas plus logique de couper l'électricité directement à la présidence tout en épargnant les habitants défavorisés ?
Si le Nigeria et ses alliés au sein de la CEDEAO ont réellement l'intention de rétablir l'ordre à Niamey, il serait peut-être plus judicieux pour eux de considérer d'autres stratégies plutôt que de suspendre l'approvisionnement en électricité, une action qui entraîne d'importantes conséquences néfastes pour la population.