La Côte d'Ivoire s'avère être, avec le Nigeria, le pays le plus allant pour une opération militaire contre les putschistes au Niger. Le président ivoirien, Alassane Ouatarra, est le seul chef d'Etat à avoir estimé, jeudi soir, qu'elle devait avoir lieu « dans les plus brefs délais », alors que d'autres insistaient sur la nécessité de donner une ultime chance au dialogue avec la junte ayant renversé le 26 juillet le président élu.
Certains des douze membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (trois ont été suspendus pour cause de coup d'Etat, précisément, la Guinée, le Burkina Faso et le Mali) confient en coulisses leur réticence à valider une opération militaire à haut risque. D'ailleurs seulement quatre pays ont déclaré qu'ils y participeraient : le Nigeria, le Sénégal, le Bénin et, donc, la Côte d'Ivoire.
Abidjan est prêt à mobiliser 850 à 1.100 hommes, soit un bataillon. Un contingent modeste en comparaison de ses effectifs militaires totaux de 30.000 hommes, ainsi qu'au regard de la tâche assignée : il s'agit de renverser une junte militaire dans un pays aride grand comme deux fois la France et d'une population de 21 millions de personnes.
Mais évidemment, le signal politique émis par la troisième économie de la Cédéao est plus important que la contribution militaire à une aventure qui serait dominée par le Nigeria, troisième armée d'Afrique du haut de ses 210 millions d'habitants. En gros, si Abuja y va, d'autres suivront, et s'il n'y va pas, personne n'ira.