Musique : à la découverte de Brhem Osyris, ce chanteur très engagé à la cause des minorités sexuelles

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Un vent d’artistes engagés semblent souffler en République démocratique du Congo. Si tous ou presque s’inspirent de la gouvernance politique et socio-économique, un a choisi un terrain très osé : défendre les causes des minorités sexuelles. Il s’appelle Risaldy Brhem Osyris Bidounga. Tout court : Brhem Osyris. A 30 ans, ce jeune artiste est parmi les derniers nés de la scène congolaise. Après une collaboration avec Mbilia Bel puis la regrettée Tshala Muana en tant que respectivement assistant-manager et agent d’artiste, ce natif de Brazzaville s’inspire et réveille le côté artistique qui sommeillait en lui, en 2020. Le 14 juillet 2022, il lance « Coolas », sa toute première œuvre musicale. Un maxi-single de trois titres : « Ba bébé », « Amour engrenage » et « Kirikou ».

C’est dans « Ba bébé », titre phare de ce single, que Brhem Osyris s’engage sans détours pour la cause de la communauté LGBTIQ+. Il ne demande pas la lune pour cette catégorie stigmatisée dans une société religieusement conservatrice. Il demande seulement « la paix et l’harmonie sur l’aspect des choix et des diversités sexuelles ». Comme pour secouer un peu plus le cocotier, il fait aussi un clin d’œil aux polygames et aux polyandres. INFOS.CD a rencontré cette trouvaille de la musique congolaise. Entretien.

INFOS.CD : qu’est-ce qui vous a poussé à passer de collaborateur auprès des artistes à une carrière d’artiste ?

Brhem : J’ai toujours eu l’âme d’un artiste. J’éprouvais déjà un grand amour pour la musique dans mon enfance. Je chantais constamment, et j’avais même rejoint une chorale pour m’améliorer. Les artistes avec lesquels j’ai collaboré m’ont servi comme mentor. J’ai découvert plusieurs aspects de l’univers scénique à leurs côtés. Au terme de nos collaborations, quelqu’un a reconnu le potentiel que j’avais, m’a suggéré de porter ma veste artistique et a fortement contribué au lancement de ma carrière.

Artistiquement, qu’est-ce que vous avez tiré aux côtés de Mbilia Bel et Tshala Muana ?

Travailler aux côtés de Mbilia Bel et Tshala Muana a été une expérience très enrichissante. Et je leur vouerais toujours une reconnaissance inébranlable. J’ai appris énormément de choses aux côtés de Mbilia Bel, notamment en ce qui concerne la scène. Elle a une présence scénique incroyable. Ma collaboration avec elle m’a aussi permis de gonfler mon carnet d’adresses. J’ai pu obtenir de nombreux contacts précieux de l’industrie musicale. Tshala Muana, de son vivant, m’a offert plusieurs opportunités professionnelles, comme un emploi dans un hôtel de la place.
Congolais de Kinshasa, né à Brazzaville, on peut dire que vous êtes entre les deux rives. Quel est votre public cible ?

Je suis de la République du Congo, né et grandi à Brazzaville, mais j’ai habité quelques temps en RDC. Mon public cible est la jeunesse, d’ici et d’ailleurs ainsi que les minorités sexuelles.

Pourquoi cette sensibilité dans tes chansons pour les minorités sexuelles ?

J’aborde la sensibilisation autour des minorités sexuelles et des questions matrimoniaux parce qu’avant tout, j’estime que ce sont des personnes comme toutes les autres. Elles ont des droits et des libertés que les autres ne devraient pas se tuer à étouffer. J’ai été au faîte de plusieurs discriminations perpétrées envers des lesbiennes, des gays ou des polyandres, qui ne peuvent malheureusement se tourner que vers eux-mêmes. Ces communautés sont libres de vivre leur vie comme elles l’entendent. Tout ce à quoi j’invite les autres, c’est à la tolérance, la paix, le respect, et l’amour de son prochain.
Dans «Amour engrenage», il y a un mélange de la Rumba, zook et Mutuashi… Quel est au juste votre genre musical de prédilection ?

Effectivement, il y a un mélange de sonorité dans Amour Engrenage, et dans toutes les autres pistes d’ailleurs. Je suis un grand consommateur de la Rumba, de Mutuashi et d’autres sonorités folkloriques, mais la musique est si universelle que je ne souhaite pas me limiter à un genre spécifique. C’est la raison pour laquelle j’ai créé le concept «Afro-Collecte», qui est un mix de plusieurs sonorités africaines, comme le zouk, la rumba, le mutuashi et autres, accompagnés de styles occidentaux tels que la pop, le funk, le chachacha, etc.

Six mois après sa sortie, comment se porte Coolas ?

Coolas se comporte assez bien depuis sa sortie. Il y a un clip vidéo disponible pour le morceau « Ba bebe », et un deuxième qui arrive très prochainement. Quelques prestations sur la place ont aussi eu lieu depuis. Toutes les musiques sont acceptées ; la plus grande partie des critiques reçues jusque-là sont positives. Ce qui représente un succès. Quoique, la promotion soit un peu faible à cause du budget très serré dont mon équipe et moi disposons.

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